De retour de 5 jours de séminaire passés à Dublin, avec Master Wang Hai Jun. Au programme : Paochui, poings canons, la deuxième forme (Erlu) du style Chen Laojia.
La fatigue physique est là, un peu de mélancolie aussi après avoir dit au revoir à tous. Mais avec elles, il y a aussi une sensation de force augmentée, de détente profonde et une envie renforcée de pratiquer le taichi.
Comment se déroule un « summer camp » ?
Ce sont 5 jours d’apprentissage, organisés au cours de l’été, à Dublin dans une école permettant la prise en charge de l’hébergement et des repas. Une communauté d’élèves issus de différents pays s’y retrouvent, constituant au fil des ans un groupe fidèle, presque une famille. On y parle anglais, avec différents accents et différents niveaux, mais pour pratiquer le taichi nous comprenons tous la même langue, celle que nous apprend notre maître !
Chaque jour est divisé en 2 sessions de 2h30 à 3h, l’une le matin, l’autre l’après-midi, avec une pause méridienne qui permet de souffler, de prendre des notes ou de discuter. Le gymnase et le parc sont à disposition matin comme soir sur toute la durée du camp, et cela permet de s’entraîner, seul ou en groupe, de se balader ou d’aller au pub :). Pendant les repas et les pauses, les discussions portent souvent sur ce qu’on a appris, compris, entrepris. Les journées sont donc consacrées au taichi, et ça fait un bien fou !
Il fait toujours beau pour le summer camp 🙂 quelle que soit la météo. Tous les summer camps auxquels j’ai participé ont eu lieu à Dublin en Irlande, l’île d’émeraude comme on la surnomme parfois. Ce qui est certain, c’est que pour moi, Irlande et sérénité riment.
Quels sont les effets d’un summer camp ?
Le corps n’est pas le même avant et après un séminaire de 5 jours avec Me Wang. L’entraînement est intense, les exercices éducatifs permettent d’apporter les bases et de travailler les postures. Dès le deuxième jour, les muscles se font sentir, les sensations dans les articulations ne sont plus les mêmes (les épaules semblent plus grandes, les hanches plus mobilisées, les doigts plus étendus). Les douleurs peuvent se réveiller, pour moi une blessure au biceps fémoral du côté des iscio-jambiers ou la lombalgie qui me susurre d’éviter la surcharge de fatigue.
Et pourtant, le troisième jour, c’est avec autant d’enthousiasme que je débute le cours. La pratique de la forme remet tout en place, me réconcilie avec mon corps, et l’apprentissage m’enthousiasme encore et encore. Mes sensations changent au cours de la semaine, mais c’est l’intensité du travail, les corrections et instructions apportées par Me Wang qui se font sentir à court terme.
Il distille les démonstrations, explications, corrections et organise les situations pédagogiques avec autant d’art que lorsqu’il pratique le taichi : tout semble évident, à sa place, simple et puissant. C’est une grande chance de pouvoir travailler sous sa guidance.
Les deux derniers jours sont teintés d’une envie de poursuivre, de prendre davantage de temps. 5 jours, c’est trop court 🙂
Comment l’esprit est impacté par un summer camp ?
5 jours de stage avec Me Wang, ça transforme. Ça transforme le corps, et l’esprit. C’est au retour que je réalise que le monde autour de moi est plus tendu, plus rapide, plus bruyant. Peut-être est-ce moi qui ai ralenti, qui ai fait décanter mon esprit pendant ce stage hors du temps. Hors du temps, finalement peut-être pas : le temps, là-bas je l’apprécie sans m’en rendre compte, et je me sens au bon endroit au bon moment. Finalement, l’état d’esprit est impacté par un stage de ce type, car il faut s’accrocher et persévérer pour en tirer les bénéfices, intensifier sa pratique et diversifier sa recherche pour continuer à comprendre.
Je me sens autre en revenant, un corps un peu plus connecté, un mental moins bavard. Pourvu que cet autre persiste et continue à se transformer.
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