Jīn gāng dǎo duì – Le gardien céleste pile le mortier 金刚捣碓

Mouvement iconique du Taichi Chuan style Chen, qui débute avec un Peng (Péng 棚) et se termine avec la technique de pied martelé (Zhèn jiǎo 震脚), jīn gāng dǎo duì […]


Mouvement iconique du Taichi Chuan style Chen, qui débute avec un Peng (Péng 棚) et se termine avec la technique de pied martelé (Zhèn jiǎo 震脚), jīn gāng dǎo duì – « Le Gardien des Cieux Pile le Mortier » – occupe une place majeure dans la forme à mains nues et dans l’apprentissage.

Il est présent dans les deux formes à mains nues Lǎojià yīlù et èrlù ( ou pào chuí – poings canons), avec une place particulière puisque situé juste après le mouvement d’ouverture et juste avant le mouvement de fermeture. Dans la forme longue Lǎojià yīlù, il est effectué 4 fois, dont 3 fois dans la première section, et dans deux directions cardinales différentes.

En raison de cette place particulière, il est travaillé très tôt (et très souvent) dans l’apprentissage, malgré sa longueur et l’ensemble des principes qu’il mobilise. Il contient les changements et principes les plus fondamentaux, permet de mettre en place deux des formes de mains (les paumes et le poing), les transferts du centre de gravité, la position des jambes Gōng Bù 弓步 (position de l’arc) ou encore le piétinement (Zhèn jiǎo 震脚).

Il peut également être travaillé très longtemps, avant de passer au mouvement suivant… ainsi, dans l’enseignement traditionnel, les élèves étudieraient des mois durant ce seul mouvement, afin d’intégrer les principes essentiels avant de passer à un nouveau mouvement. Le jīn gāng dǎo duì portant la quintessence des premiers mouvements du style Chén, on entend souvent dire que l’on peut juger du niveau d’un pratiquant uniquement en observant son jīn gāng dǎo duì.

Une dynamique énergétique de rassemblement

Pris dans son ensemble, Jīn gāng dǎo duì consiste en une mobilisation initiale du Qì depuis le Dantian, pour revenir au dantian à la posture finale du mouvement. Durant ce circuit, le Qì circule au travers de la structure corporelle et des cinq organes – au sens de la MTC – médecine traditionnelle chinoise – (rein, foie, rate, poumon, coeur). Chaque technique mobilisée au cours de l’exécution du mouvement se combine avec l’énergie de la taille, qui sert de moyeu.

Par ailleurs, si le premier jīn gāng dǎo duì de la forme est exécuté face au sud, le jīn gāng dǎo duì de fermeture se fera face au nord, compte-tenu de la structure de l’enchaînement et des déplacements. Là aussi, on peut voir une cohérence avec les principes de polarité du yin et du yang.

Points clés pour l’exécution du mouvement

Dès le début, avec le Péng initial, c’est l’action du corps tout entier qui génère le mouvement. Péng Jin doit être conservé tout au long du mouvement.


Le relâchement des kuas est fondamental, tout comme la verticalité, y compris sur la fin du mouvement lorsque l’action coordonnée du bas du corps et des bras ramènent la jambe droite et le bras droit.

Pour la dernière partie du mouvement, lorsque le pied martèle au sol, le poing droit descend avec une énergie combinée. Il y a une sortie de force, hanches relâchées, le Qi s’enfonce dans le Dantian. Les 2 bras dessinent une forme circulaire, dans une intention de protection ainsi que le représentent les Jin Gang. Les 2 mains sont serrées ensemble comme une tasse (un pilon dans son mortier) qui protège la partie centrale du corps.

Jīn gāng, figure protectrice

Les quatre Jīn gāng sont des figures de la mythologie chinoise, qui gardent l’entrée des temples taoïstes. Ils sont également appelés « les quatre rois célestes » ou « les quatre porteurs de foudre ».

Selon Catherine Despeux, ce mouvement peut être traduit « La foudre pulvérise », la foudre étant une série de divinités bouddhiques, gardiennes de la doctrine, dompteuses des démons et influences maléfiques qui jouent un rôle essentiellement protecteur.

Le nom de la posture évoque l’image d’un colosse tenant un pilon dans une main (la main droite fermée en poing), un mortier dans l’autre (la paume gauche orientée « en coupe » vers le haut).

C’est le nom de ce premier mouvement qui serait symboliquement donné aux « quatre grands Jin gang » Chén Zhèngléi, Chén Xiǎowàng, Wáng Xī’ān, Zhū Tiāncái. Voir à ce sujet l’article Tàijí quán style Chén : de quoi parle-t-on ?


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