Pour progresser en taichi chuan, il est important d’avoir un enseignement de qualité, une bonne compréhension ainsi qu’une pratique régulière. En effet, la pratique régulière est ce qui permet d’ouvrir les articulations, d’entraîner le relâchement et le conserver.
Mais la pratique régulière conduit à s’entraîner seul. Comment garder une pratique constante (même les « jours sans », même quand on a le sentiment d’avoir « zéro énergie » et même quand « on n’a pas le temps ») ? comment persévérer ? Voici quelques conseils pour une pratique régulière :
- La question du temps quotidien
Il est difficile d’imaginer qu’on va réussir à dégager un temps consacré à la pratique chaque jour. Pourtant, c’est essentiel de prendre ce rendez-vous, sans attendre « le bon moment » (quand tout sera calme ce qui arrive rarement ou alors tard le soir quand la fatigue est là également…). Prenez ce rendez-vous, et voyez comment vous l’honorez !

Mon conseil est de réserver un temps le matin, pour démarrer la journée, ne serait-ce que 15 minutes (donc quitte à se lever 15 minutes plus tôt). Cela permet d’éviter de donner à ce moment un caractère hypothétique en fonction du déroulement de la journée. Ce « rituel » (de pratique) peut bien entendu être réalisé à n’importe quel moment de la journée.
- La régularité de ce temps de pratique
Si vous avez réussi à vous convaincre de dégager un temps de pratique quotidien, il faut maintenant le maintenir, même s’il y a des perturbations. Et pour cela, dans la longueur, il faut accepter de pratiquer moins intensément ou moins longtemps. Accepter ce qui est quand cela vient !

Vis-à-vis de votre entourage et d’autres perturbations, identifier un lieu de pratique circonscrit (même s’il n’est pas isolé, même s’il est limité en surface) peut contribuer à vous construire un espace-temps qui vous est réservé chaque jour.
- Comment faire les « jours sans » ?
Aujourd’hui, vous n’avez pas envie, ou pas l’énergie. Vous trouvez d’ailleurs déjà des excuses. Que faire ?
– Toujours conserver son temps de pratique quotidien ; mais sans promesse d’intensité ni de durée
– Toujours commencer par quelques mouvements de préparation, de respiration ou d’ouverture, pour bien ressentir le corps
– Et puis accueillir son état du jour, sans jugement ! si l’énergie est là, tant mieux, enchaîner les exercices ; sinon, le corps a été mis en mouvement, et c’est l’essentiel.

Attention donc de ne pas forcer, il faut savoir écouter son corps, si on force on risque l’épuisement ou la blessure.
- Comment persévérer dans la constance ?
Une pratique quotidienne régulière peut avoir un effet monotonie, en particulier si on répète toujours les mêmes exercices ou routines. Quels peuvent être les moteurs de la persévérance ?
– L’intelligence collective stimule la persévérance : rejoignez un groupe, et si c’est déjà le cas, pratiquez avec vos compagnons de pratique. La dynamique de groupe permet de partager des connaissances entre pairs, autrement que dans la seule relation enseignant-élève, mais également de rencontrer des personnes différentes et peut-être avec des objectifs communs aux vôtres.
– Autorisez-vous des « pauses actives » : toutes les x semaines, pratiquez une activité différente, permettant de casser la monotonie mais aussi d’apprendre de nouvelles choses, d’ouvrir son esprit.
– Prenez le temps d’apprendre et de réapprendre les bases. Cela permet de garder la motivation, tout en consolidant ses acquis. Vous pourrez conseiller les plus débutants, si vous aimez la transmission.

– Ne faites pas de votre pratique quotidienne un moment fourre-tout : il y a un moment pour la pratique, et un autre pour réfléchir. Si on a besoin de réfléchir, de conscientiser, il faut prendre un temps différent, et ne pas tout mélanger (Maître Wang Haijun explique que « l’esprit est sans arrêt tourné vers l’extérieur, vers ce qu’on a à faire. Mais quand on pratique le taichi, il faut vraiment que l’esprit soit ramené à l’intérieur du corps »). En tirant un bénéfice direct de ce temps de pratique, même court, vous le ferez avec le plus grand des plaisirs.
Et le jour où vous n’avez vraiment pas le temps ou vraiment pas l’énergie : faites la posture de l’arbre zhàn zhuāng, pas forcément longtemps, mais pour sentir le souffle ou chercher une respiration ample et profonde. Et si l’énergie vient, tant mieux, peut-être même sera-t-il possible d’enchaîner sur davantage.
Laisser un commentaire