Le caractère 衣 peut se traduire « vêtement » en français, et représenterait à l’origine une tunique à longue manche dont le bas flotte.

Lǎn zhā yī est un mouvement emblématique du style Chen présent au début des formes à mains nues, ainsi que dans la cinquième section de la forme longue.
Principes et exécution du mouvement
S’y exprime d’abord la force enroulée comme de la soie depuis le dantian (chan si jin), puis la méthode consistant à attirer (l’attaquant) au-dessus tout en avançant au-dessous (shàng jìn xià jìn 上劲下劲).
Dans la posture finale, après un mouvement ample qui s’épanouit vers l’extérieur, l’énergie est conduite jusque dans le majeur de la main droite, (depuis la jambe gauche vers la taille, l’épaule, le coude, les doigts).
En général, le côté gauche est réputé Yang, le droit Yin. Mais dans ce mouvement, le bras droit étendu en posture finale est aussi Yang et le bras gauche plié est plutôt Yin : chaque côté du corps illustre alors le principe selon lequel il y a du Yin dans le Yang, et du Yang dans le Yin.
Origine du nom, symbolique

揽 lǎn peut se traduire attacher/serrer dans ses bras (voire accaparer).
扎 zhā peut se traduire piquer/transpercer/planter, nouer (mais aussi dans certaines expressions cela renvoie à « se précipiter »).
衣 yī renvoie aux habits, et dans un sens plus ancien, désigne un vêtement couvrant le haut du corps.
- Tang Hao (唐豪, tángháo), historien des arts martiaux chinois, expose la théorie selon laquelle ce mouvement a été consigné comme le geste principal du « canon du combat à mains nues » du clan Qi (du célèbre général Qī Jìguāng 戚繼光 de la dynastie ming). Dans la société Ming, les gens portaient de longues robes nouées à la taille. Lors des démonstrations d’arts martiaux, les longues robes devaient être enroulées et rentrées sous la ceinture afin de laisser libres les jambes pour le combat. Dans le mouvement Lan Zha Yi 懈扎衣, la main gauche tire le vêtement vers l’avant et le glisse sous la ceinture arrière pendant que le bras droit se lève et s’ouvre. Le geste de Lan Zha Yi désigne ainsi celui qui, après avoir glissé son vêtement sous la ceinture arrière, se tient près de l’ennemi et, par ce geste, accepte le défi. Dans cette thèse, le Lan Zha Yi constitue une sorte de « geste préparatoire » (à l’instar du Yùbèi shì 预备式), sans proposer d’application pratique directe.
- D’autres développent l’idée qu’en retirant une pièce du costume dédiée à protéger une partie du corps, de manière négligée ou sans en avoir l’air, il s’agit de créer la surprise (faire croire que l’on ouvre sa garde dans le but de provoquer une réaction) ou de chercher querelle en provoquant l’adversaire par une attitude arrogante ou hautaine (retirer sa tenue officielle de manière nonchalante, quand on est un officiel ou un dignitaire de la cour impériale pouvant heurter). En créant la surprise, cela permet de prendre l’avantage psychologique sur son adversaire afin de se préparer à l’avantage physique.
- Certaines traductions en anglais fournissent « horse riding step with advertence to the right » décrivant la posture elle-même, avec un « pas du cavalier avec attention particulière portée sur la droite », une des actions caractéristiques du mouvement étant le pas en arc vers la droite.




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